Les lauréat.e.s 2020

Florian Sägesser

Portrait
Je suis né le 29 décembre 1986, à Nyon. Les mots m’ont rapidement envoûté, un enchantement sans cesse renouvelé. Je suis un lecteur invétéré depuis que j’ai échoué par hasard, un jour d’hiver, sur L’Ile au trésor de Robert Louis Stevenson, une œuvre qui cristallise les rêves des petits et des grands enfants et que j’ai découverte grâce à l’une de mes profs au collège de Grand-Champ. Je suis l’auteur de deux romans publiés : Point de suture (Olivier Morattel Editeur, 2016) et Les Trois Singes (L’Âge d’Homme, 2018). Quant à L’allumeur de réverbères, un texte paru dans le numéro 7 de la revue La Cinquième Saison, il s’inspire librement de l’histoire de Gland.
J’aime attraper et collectionner des fragments d’éphémère, capter le bruissement et les tremblements du monde. J’ai plusieurs romans dans mes tiroirs. L’un d’eux est actuellement entre les mains d’un éditeur.

Alors, content ?
Heureux et très touché ! Cette bourse, c’est à la fois un soutien fort appréciable et une reconnaissance inestimable.

Quels liens entretenez-vous avec la ville de Gland ?
Des liens forts puisque j’y ai passé toute mon enfance et y ai vécu durant plus de trente ans. J’ai certes déménagé à Nyon, en 2019, mais je reste attaché à Gland. Je fais notamment toujours partie du club de tennis.

Quelques mots sur votre projet « Au stade de la folie »
En partant de l’affirmation de l’écrivain et poète Georges Haldas – « au fond, parler de football, c’est parler de tout un aspect de l’humanité » – je veux, à travers mon roman, m’intéresser aux hommes qui composent un club de football. Et ce, sous un angle précis : comment ces hommes peuvent-ils, peu à peu, basculer dans la folie – folie des grandeurs, folie du pouvoir, amour fou – et s’entre-déchirer pour le club qu’ils adorent avant de finalement sombrer.
Le football, qui représente le sport populaire par excellence mais aussi l’un des théâtres de la vie, est donc un moyen pour moi de poursuivre mon exploration des caractères humains. De leur part de lumière comme de leur part d’ombre, ambition qui m’habite depuis mes débuts, et que l’on retrouve également dans mes romans précédents.
L’histoire s’ancrera en terres vaudoises pour deux raisons : je souhaite d’une part provoquer un choc entre une certaine folie des grandeurs et le bon sens terrien, et d’autre part écrire sur mon pays. Les personnages présenteront des caractéristiques bien vaudoises au service d’un récit qui abordera des thèmes universels. Bâtir des ponts entre le local et le global : c’est là l’une de mes volontés littéraires.

Trois mots clés sur votre projet
Humanité, folie, régionalisme.

Un(e) artiste à découvrir absolument
Dernièrement, sur les réseaux sociaux, je suis tombé par hasard sur des tableaux du peintre Peter O. Stalder, qui exposait ses toiles à Nyon. Ses paysages m’ont happé.

Manon Schwerzmann

Portrait
Je m’appelle Manon Schwerzmann, j’explore les sujets qui me touchent par le biais de la photographie, de la linogravure, de la peinture.

Printemps 2016 « 1196/Silo »
Exposition de mes photographies lors des portes ouvertes de la Pépinière à Gland.

Hiver 2018 « 1110/Fonderie Neeser

Exposition de mes photographies à l’Espace 81 à Morges

Automne 2019 « Fais voir » Eeeeeh!

Exposition collective à la Grenette à Nyon

Hiver 2020 « la Transition »

La Mezzanine au théâtre de Grand-Champ à Gland. Espace D’exposition partagé avec Charlotte de Perrot.

Présentation  de mes linogravures et de diverses réalisations.

Été 2020 – printemps 2021 réalisation du projet « Gardiens magiques

Alors, contente ?
Oui, très contente ! Je suis surtout heureuse que ce projet sur les arbres ait retenu l’intérêt du jury. Et je me réjouis d’apporter au public un nouveau regard sur le patrimoine végétal de la ville de Gland.

Quels liens entretenez-vous avec la ville de Gland ?
Notre déménagement au printemps 2014 dans la ville de Gland à réveillé une nouvelle dynamique dans ma vie. Depuis 20 ans, je cachais ou détruisais tous mes essais artistiques car je ne me sentais pas légitime faute de connaissances et n’ayant pas eu de formation dans ce domaine. Quelques semaines après notre arrivée, j’ai pris des photos de la démolition du Silo à Grains de la Combaz, j’ai pu montrer ces images à Sandrine Faure du Service de la Culture et Isabelle Monney municipale qui m’ont alors proposé de partager un atelier dans la salle des arts visuels à la Pépinière et d’y exposer mes photos. Et depuis, de nouvelles collaborations et expositions sont nées.
Quelques mots sur le projet que vous allez réaliser avec cette bourse ?
Gardiens magiques est un projet artistique et informatif sur une sélection d’arbres remarquables de la ville de Gland. Je vais sélectionner 12 arbres sur le territoire de la ville, passer du temps à les observer, puis peindre leur portrait en me concentrant sur l’énergie ressentie à leurs côtés. En parallèle, je ferai un travail de recherche auprès des archives communales et des espaces verts afin de raconter leur histoire, leur présence, leur symbolique ou leur utilité. L’objectif est d’élaborer une brochure, ainsi le public Intéressé pourra découvrir à son rythme ce patrimoine végétal et profiter d’une expérience vivante.

Trois mots clés sur votre projet :
Arbres, gardiens, magiques

Un(e) artiste à découvrir absolument :
L’artiste allemande Käthe Kollwitz, pour la puissance et la force incroyable de ses œuvres !

Lætitia Pascalin

Alors, contente ?
Oui! C’est vraiment un accomplissement pour moi, d’obtenir une bourse d’aide à la création. Je le perçois comme un encouragement et de la confiance que l’on me donne au regard de mon travail et ma vision artistique.

Quels liens entretenez-vous avec la ville de Gland ?
Je suis arrivée à Gland à l’âge de deux ans, je l’ai quittée au profit de Florence et Milan afin de travailler dans la Mode et y suis à présent de retour tout en continuant mes projets créatifs.

Quelques mots sur le projet que vous allez réaliser avec cette bourse ?
Le projet est un réel reflet des médiums différents que j’aime travailler, à savoir une partie plus graphique, faite de collages et une partie artisanale, qui met en valeur de la texture. L’oeuvre finale sera constituée d’une collecte d’archives de photographies et de textes sur la Ville de Gland. Les photographies serviront à la création de collages qui seront par la suite imprimés sur un voilage transparent. Puis les textes seront repris en broderie par dessus les
images. Je me réjouis beaucoup de partir à la découverte des archives qui construisent notre Ville.

Un(e) artiste à découvrir absolument :
C’est très difficile de répondre à cette question, il y en a tant qui gagnent à être découverts selon moi! Sans vouloir me focaliser sur une personne,
mais en souhaitant promouvoir des artistes suisses, je pencherais pour les quatre suivants.
Stéphanie Bircher, qui est artisane textile et se passionne pour la teinture végétale et le tissage. Nicolas De Cesare, un photographe emprunt de poésie de la Ville de Gland. Grégory Casares, un réalisateur de film, passionné d’animation et excellent illustrateur. Ainsi que Christel Voeffrey, une peintre et illustratrice, à l’univers qui me fascine.

Tommaso Mazzoletti

Alors, content ?
Je me réjouis énormément de pouvoir réaliser ce projet dans la ville de Gland, une ville qui m’a accueilli il y a 5 ans et qui est riche d’initiatives culturelles, toujours en développement et qui cherche d’amener la culture et l’art avec efficacité et originalité à sa population. Personnellement je me sens désormais inclus dans la vive communauté glandoise qui est pleine d’artistes et personnes qui aiment l’art et la beauté.

Quels liens entretenez-vous avec la ville de Gland ?
En 2016 j’ai gagné le concours pour le poste d’organiste titulaire du temple St.Paul. Dès le début j’ai compris l’énorme potentiel de cette ville et en 2017 j’ai fondé l’association Orgue en Jeux, nous avons toujours trouvé un terrain fertile pour construire quelque chose de beau avec l’appui de la Commune (en particulier de Mme Monney, municipale de Gland). Avec cette association nous avons organisé plusieurs concerts avec beaucoup de succès et une grande participation du public. Cela m’a permis de m’intégrer dans une ville qui met à disposition des musiciens les moyens pour réaliser leurs projets, un endroit à taille humaine où l’on peut se permettre de vivre l’art, une situation vraiment privilégiée.

Quelques mots sur le projet que vous allez réaliser avec cette bourse ?
Il s’agit d’une deuxième étape d’un projet d’enregistrement de l’œuvre intégrale pour orgue en 5 CD en collaboration avec le label hollandais Brilliant Classic. La première étape, l’enregistrement de 3 cd, a déjà été réalisée en mars 2020 sur l’orgue Fisk de la Cathédrale de Lausanne grâce au soutien et la collaboration de la HEMu, la publication est prévue pour janvier 2021.
Et une deuxième étape de 2 cd enregistrés avec le nouvel orgue Brondino Vegezzi-Bossi du Temple de Gland, sera réalisée à Gland grâce à cette bourse d’aide à la création, la publication est prévue pour la fin de l’année 2021.

Trois mots clés sur votre projet :
Orgue, Yon, Gland

Un(e) artiste à découvrir absolument :
Absolument oui!  Pietro Alessandro Yon a révolutionné la conception de la musique d’orgue et de la figure du musicien d’église du XXe siècle. Ce projet naît et se développe pour partager sa magnifique musique avec un plus large public, faire que les gens se passionnent pour ce compositeur, lui donner le relief qu’il mérite, mais surtout faire ce que le virtuose Yon a fait à son époque : faire sortir l’orgue d’une conception « d’église » et le présenter comme un vrai instrument de concert. Il est en fait, à mon avis, un exemple à suivre pour tout musicien. Avec sa personnalité rayonnante, il a laissé un signal fort, il a inspiré beaucoup d’autres musiciens, il a renouvelé et parfois réinventé l’image du musicien classique et de l’organiste, il a été un vrai « self-made man » et il a su passionner un immense public qui s’est enfin approché de la musique d’orgue.